Kinshasa, 23 Octobre 2020,-
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« Kabeya trône, au milieu du trafic du boulevard du 30 juin.
Il attend de revêtir le Mabele Ya Mboka*. La sculpture est massive, surplombée par de majestueuses ailes de métal forgé. Au signal de Junior Mvunzi, leur créateur, elles se posent sur les épaules luisantes de Kabeya, ouvrant les portes d’un monde irréel. Le défi est de taille. Un défi à la pesanteur, une ode à Kinshasa, sa ville… La chaleur est écrasante, la tâche est rude, mais tout est possible ici. Kabeya le sait. Il pense à ses propres luttes...
« Kabeya trône, au milieu du trafic du boulevard du 30 juin.
Il attend de revêtir le Mabele Ya Mboka*. La sculpture est massive, surplombée par de majestueuses ailes de métal forgé. Au signal de Junior Mvunzi, leur créateur, elles se posent sur les épaules luisantes de Kabeya, ouvrant les portes d’un monde irréel. Le défi est de taille. Un défi à la pesanteur, une ode à Kinshasa, sa ville… La chaleur est écrasante, la tâche est rude, mais tout est possible ici. Kabeya le sait. Il pense à ses propres luttes...
Il a l’habitude. Vivre à Kinshasa, sillonner ses rues est un combat perpétuel, une quête, une odyssée dont l’issue demeure incertaine, médiocre, grandiose ou les deux.Pas de juste milieu, nulle place pour la tiédeur. Kinshasa est une mélodie, à la fois tranchante et douce qui prend aux tripes. Avec ses tares, ses beautés et trésors cachés, Kin’ La belle aimer narguer. Elle jouit à vous déstabiliser, vous laisser pantois quitte à montrer le pire d’elle-même avec ses codes indéchiffrables, ses mots difficiles à traduire, ses lois et ses paradoxes qui laissent interdits…
C’est qu’elle aime ça, Kinshasa! La sueur, les poings serrés, les cris de guerre, les regards provocateurs, les insultes, les rires… Vous laisser à bout de force, affamé, à terre.
C’est qu’elle aime ça, Kinshasa! La sueur, les poings serrés, les cris de guerre, les regards provocateurs, les insultes, les rires… Vous laisser à bout de force, affamé, à terre.
Comme des ailes en acier, elle ne se laisse pas dompter aisément, il faut la mériter.
« Ça va? » dis-je à Kabeya.
Il se redresse et me dit « Ouais, ouais! » avec ce ton nonchalant qui lui va si bien.
Il n’y a rien d’autre à ajouter.
Et C’est beau à voir. La photo est là.
Un court instant d’éternité, arraché à Kin’ La Belle.
Je prends le cliché_
*“MABELE YA MBOKA”